Note de François Becker 1er juin 2010

 

L’idée de la création d’un réseau de mouvements de catholiques réformateurs partageant des idéaux communs est née  des rencontres personnelles entre Hubert Tournès, membre du mouvement français Droits et Libertés dans les Eglises (DLE)[1] et Gerd Wild, membre du mouvementInitiative Christenrechte in der Kirche et des membres du Mouvement néerlandais du 8 mai. Ces rencontres ont débouché sur la préparation d’une Conférence européenne pour les droits et les libertés dans l’Eglise (CEDLE) qui a eu lieu en 1990 à Huissen (NL), conférence rassemblant les mouvements allemands, belges, français et néerlandais qui militaient pour les droits et les libertés dans l’Eglise catholique.

 

Cette idée a été murie lors de la conférence où il été décidé d’élargir les encontre annuelles à d’autres associations.

 

 

Naissance du réseau Européen en 1991

 

Le Réseau européen Eglises et Libertés  (EN/RE) est né lors de la deuxième Conférence européenne pour les droits et les libertés dans l’Eglise (CEDLE) qui a eu lieu à Eschborn près de Francfort en Allemagne en 1991, année aussi de la première rencontre du réseau de langue allemande Kirche im Aufbruch (Eglise en mouvement). En 1995, il a été décidé que la CEDLE ferait partie du réseau Européen, puis elle s’est récemment dissoute dans le réseau européen. Le groupe évoluant et s’élargissant, il a été décidé en 1996 de rédiger une charte qui a ensuite été amendée à plusieurs reprises, la charte actuelle datant de 2005 (www.european-catholic-people.eu).

Au départ, le Réseau était focalisé sur les problèmes internes à l’Eglise catholique. C’est pourquoi, se sont associées au réseau européen de nombreuse branches du mouvement international « Nous sommes l’  Eglise » fondé à Rome en 1996 à la suite du référendum sur une Pétition du peuple chrétien (www.are-church.org)  lancé en 1995 par des catholiques en Autriche, puis en Allemagne et Sud-Tyrol  pour un renouveau de l’Eglise catholique dans l’esprit de Vatican II et signé par 2.500.000 personnes.

Elargissement des objectifs du Réseau Européen

 

Relations Eglise Religions société

Cependant, la préparation du Traité constitutionnel européen  (TCE) a amené le réseau Européen à évoluer et à s’intéresser de plus en plus aux relations Eglise et société dans l'Union européenne et à prendre une part active au débat public sur les articles du projet de traité à ce sujet et en matière de démocratie participative et à faire de même lors de la préparation du traité de Lisbonne. Ce fut le premier engagement civique du Réseau européen qui s'est ensuite investi, depuis 2002, dans les Forums Sociaux Européen au cours desquels il propose des séminaires permettant une réflexion évangélique sur les thèmes des forums.

 

Lors de sa rencontre annuelle de 2004 à Zurich, le Réseau Européen a alors décidé d'accroître son implication civique et sociétale, notamment au niveau européen. Il a ainsi décidé de demander le statut participatif au Conseil de l’Europe. Cette orientation l’a amené à modifier en conséquence ses objectifs énoncés dans sa charte, modifications approuvées lors de la rencontre annuelle de Madrid en 2005. Le réseau Européen s’est alors investit dans le groupe de travail multiparti sur religion et Politique du parlement européen. Il participe à tous les travaux de ce groupe et fait entendre une voie de catholiques qui ne partagent pas nécessairement les mêmes orientations que les représentants de l’institution.

 

Dialogue et travail interconvictionnel

En même temps que s’élargissait son intérêt vers les problèmes de société traités par les institutions européennes, le réseau européen décidait de s’ouvrir au dialogue interreligieux lors de la rencontre annuelle de 2005 à Madrid, puis au dialogue interconvictionnel lors de la rencontre annuelle de Wiesbaden en 2006. Le Réseau Européen a ainsi organisé un séminaire avec les orthodoxes et les musulmans lors du Forum Social de Londres en 2005, puis élargi à d’autres convictions dans les années suivantes. En parallèle, le réseau Européen mettait en place un groupe de travail International, Interculturel et Interconvictionnel, appelé G3I, et rassemblant des représentants d’associations et de personnes de religions, convictions et cultures différentes provenant de différents pays de l’Europe pour réfléchir aux problèmes de la cohésion sociale et de la laïcité dans une Europe multiculturelle et multiconvictionnelle.

 

Janvier 2008, Le réseau Européen est doté du statut participatif au Conseil de l’Europe

Le développement des activités du  réseau européen et les travaux qu’il a menés sur le dialogue interculturel et interconvictionnel ainsi que sur les  interactions religion/société au niveau européen à la fois au sein du Conseil de l’Europe, au sein  du groupe de travail multiparti sur religion et Politique du parlement européen et dans le cadre des Forums sociaux européens,  a amené le Conseil de l’Europe  a lui accorder le statut participatif en janvier 2008.  Ce statut permet au Réseau Européen de participer activement aux travaux du Conseil de l’Europe, et plus particulièrement de sa conférence des OING, et d’apporter ainsi l’expérience et la vision de chrétiens réformateurs.  

 

La rencontre annuelle de 2008 du Réseau Européen à Strasbourg, précédée la veille par la tenue du Conseil d’IMWAC, a accueilli la Coordination européenne des Communautés de Base. Cette concertation a permis à IMWAC, à la Coordination Européenne des Communautés de Base et au Réseau Européen Eglises et Libertés  de se concerter pour coordonner leurs actions ecclésiales respectives.

 

Mars 2010, Le réseau Européen est membre du Conseil Consultatif de la Plateforme du Parlement Européen pour la Laïcité en Politique

 

Le travail que mène depuis 2005 le réseau européen dans le groupe de travail multiparti sur religion et Politique du parlement européen s’est amplifié. Lors du renouvellement du parlement européen en 2009, le groupe de travail multiparti sur religion et Politique du parlement européen s’est transformé en Plateforme du Parlement Européen pour la laïcité en Politique. Pour être plus efficace, cette Plateforme s’est réorganisée en associant à ses travaux plusieurs OING de façon structurelle. Un Conseil Consultatif de la plateforme a ainsi été mis en place et le Réseau Européen a été invité à en faire partie. Le réseau a ainsi un canal par lequel il peut faire passer de nombreuses informations et proposer des questions à débattre.

 



[1] Un aperçu historique de la création de DLE et des mouvements réformateurs est donné sur le site de DLE http://droits-libertes-eglises.tk ). Il est né d’un manifeste de la liberté chrétienne initié par plusieurs frères dominicains et publié dans le journal « Le Monde » le 22 mars 1975.  La rédaction de ce manifeste a été améliorée grâce aux suggestions reçues par les premiers signataires. Cette version améliorée du manifeste, complétée par descommentaires et des considérants destinés à en fournir les attendus philosophiques et théologiques, à en fonder les diverses affirmations et à en éclairer la portée, a été publiée en 1976 par les éditions du Seuil sous le titre « Le Manifeste de la Liberté Chrétienne, Texte et Commentaires » et sous la signature de huit des premiers signataires, Gérard Bessière, Patrick Jacquemont, Robert Jorens, Jean-Pierre Jossua, Henri Péninou, Michel Pinchon, Bernard Quelquejeu, Hyacinthe Vulliez